Ces temps-ci sont étranges, on le sait et on le ressent bien. La pause estivale n'enlève que peu d'inquiétude et d'incertitude. Au bonheur du temps retrouvé pour certains, dont je fais partie, succèdent les questionnements légitimes de "l'après".
Parmi eux l'absence ou reprise partielle des activités que je nomme ici "in situ". Je les appelle ainsi car le mot "présentiel" agace mes oreilles. Il fait écho à ce dont on nous prive dans de multiples domaines personnels comme professionnels. Ce mot rejoint dès lors son voisin paradoxalement proche : "distanciation". Nous sommes donc mis à distance de présence... Derrière la compréhension de la précaution sanitaire à ne pas nous rassembler, je m'interroge également sur les effets secondaires de ces mises à l'écart. L'absence de liens prolongée ne conduit-elle pas à une forme d'aliénation ? Non pas au sens psychiatrique du terme mais plus au sens premier, une sorte de dépossession...
Très concrètement dans nos activités, il devient essentiel de se renouveler, trouver le moyen qu'elles puissent exister autrement. La pratique en ligne a été ce moyen pour permettre la continuité des séances guidées en direct. Elle trouve ses "pour" et ses "contre". Certains sont ravis de pouvoir être guidés par leur professeur où qu'ils se trouvent, d'autres ne les apprécient pas car ils ont besoin de cette proximité de transmission. Je comprends et partage ces deux points de vue. Pour ma part, elles ont été le moyen de conserver un lien avec les élèves. Je regrette parfois de ne pas voir plus précisément les placements de pieds ou de bassins et, surtout, la manière dont les élèves respirent "en vrai", mais je tâche alors de multiplier les petits rappels pour stimuler l'auto-ajustement. Les cours ont pour la plupart ré-ouvert ou s’apprêtent à le faire à la rentrée semble-t-il et c'est une très bonne chose ! Les précautions à observer rendent parfois les choses protocolaires mais soit, jouons le "jeu".
"L'après" prend des allures de fuite pour notre cas particulier. Nous devons désormais quitter notre région et réduire tous nos frais de fonctionnement professionnels et personnels. Nous mettons de l'énergie positive dans cette contrainte pour la transformer en projet de vie stimulant ! Ces temps-ci sont donc pour nous un véritable "changement de vie" rendant la tenue ou poursuite de cours "in situ" impossible pour le moment car nous sommes en transit. Souhaitant pouvoir continuer les échanges avec les élèves pendant toute cette période, j'ai fait le choix de poursuivre les pratiques en ligne amorcées pendant le confinement. J'aviserai de la suite une fois installés dans notre nouveau nid...
La vie est en mouvement permanent.
Ces temps-ci, elle se manifeste dans nos réalités de manière inattendue et pose question. L'attitude que je cherche alors à cultiver est l'ouverture aux impromptus et à tous les possibles... Le yoga est une ressource inestimable pour aider dans ce sens en ramenant de la clarté et une autre forme de distanciation à laquelle j'adhère pleinement. Tout est en chemin !
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